Grand raid 73

Et, oui, encore un p'tit résultat d'un "trailer", pour une trés grosse performance , ils sont de plus en plus nombreux d'ailleurs, ces "ultra men"...
Au passage, félicitations à Grinch44, pour le trail des Cerfs.
Le Boss, à terminé les 73 Km avec 5 000 D+ en 13h58', ce qui le classe 91ème sur 209 participants ! Il est fort le "Boss", normal, c'est le Boss
Bon, ce matin, il avait une démarche un peu particulière... Mais, avec le peu d'entrainement, c'est quand même ENORME d'avoir bouclé cette épreuve. Alors, pour la démarche, il est excusé !!!
Peut-être que nous aurons des nouvelles du trailer sur le forum... Encore BRAVO à vous, les sportifs, et bonne récup .

Niko.

Pour ceux qui auront le courage de lire ces nombreuses lignes, me voilà enfin décidé à faire partager mon expérience, sur une course qui restera je pense gravée dans ma mémoire pour de longues années.

C'est donc en vue de la préparation à l'épreuve mythique de la "diagonale des fous" en octobre 2008 (155km avec 9000m D+) que nous avons décidé de participer au GR (grand raid) 73 afin de nous tester sur une épreuve difficile (73 km avec 5000m de D+).
Nous voilà donc parti vendredi 23/05 pour Chambery avec déjà pour moi un mental très affaibli en raison d'un volume kilomètrique d'entrainement quelque peu faiblar !!! (- de 20 km / semaine depuis 2 mois) :
C'est lors du retrait des dossards dans l'après midi que nous avons pû mesurer le véritable challenge qui nous attendait. Ne connaissant pas le site nous avons fait l'ERREUR de demander à l'organisateur de nous désigner sommairement le circuit qui s'offrait à nous dans ce paysage de montagne qui entourait le site de départ et d'arrivée (CRUET)
Pour oublier ce qui nous attendait le lendemain nous avons décidé de s'attabler à une terrasse de café du centre ville de Chambery afin d'apprécier une bonne bière car nous n'étions pas sur d'être en état de le faire le lendemain  La soirée fû consacrée à la préparation des sacs. Après avoir hésité longuement je me décide à partir avec un porte "2 bidons" quelques tubes "overstims" une "powerbarre" et une surveste gortex. J'abandonne l'idée du "camel bag".
Nous voilà donc sous l'arche de départ à 5h du mat, la lampe frontale (obligatoire) sur le front pret à s'élancer dans une allée illuminée par des flambeaux rouges. Le spéctale était à la hauteur de la difficulté de l'épreuve.Nous avions donc estimé un temps de course proche de 13h à la vue du résultat 2007 de la 1ère féminine (11h30) tout en sachant que cette année le circuit se réalisait dans le sens inverse, augmentant ainsi la difficulté.
5h00 : l'organisateur vérifie la présence des tous les inscrits. Nous sommes 209 dans le sas départ
5h02 : fini de gamberger le coup de starter retenti, nous voilà parti sous une faible pluie, en petites foulées dans la nuit à la lueur des frontales. Nous décidons de prendre une allure modérée pour nous situer en milieu de peloton. Chaque portion plate ou descendante est courue, chaque montée est marchée. Alors que nous entamons l'ascencion d'un versant de montagne nous apercevons au loin les premiers coureurs qui ce sont déjà détachés. Bien que les premiers kilomètres se déroulent bien, après 4h de course (20km) quelques douleurs aux genous et aux cuisses apparaissent. Chaque kilomètre est de plus en plus dur. Les montées me semblent interminables je commence à me trouver des excuses :
- il n'est pas possible de ce préparer dans de bonne conditions dans une région comme la notre, pour ce type d'épreuve
- je ne suis pas suffisement entrainé
- ......

Le mental flanche et je commence à préparer mes compagnons d'effort à un abandon probable.
A 5 km du premier ravitaillement solide (39ème km) je suis dans un état de faiblesse avancé. Je demande donc à mes accompagnateurs de poursuivre s'en se préocuper de moi car je leur annonce que l'aventure s'arrêtera pour moi au 39e KM.Tout de suite distancé je fini tant bien que mal les 5km qui me permetterons de m'alimenter et de prendre une navette pour rejoindre le site arrivée.Il est 11h50, j'arrive au ravitaillement, je me jette sur le salé dans un premier temps: soupe avec pates, pain et fromage. Il est 12h00 Pascal et Michel qui sont là depuis plusieurs minutes s'apprêtent à repartir sans moi puisque j'ai décidé de rendre mon dossard. Assis sur ma chaise, en attendant le départ de la navette "abandon" des organisateurs, les minutes passent et j'observe les coureurs s'arrêter et repartir. Plus le temps passe et plus je commence à regretter d'avoir rendu mon dossard en constatant le nombre de féminines qui poursuivent la course. Il est 12h45, la fatigue a disparu, je me teste en courant quelques foulées : plus de douleurs aux jambes et les sensations sont bonnes
Poussé par un machisme prononcé, je demande donc au commissaire l'autorisation de reprendre mon dossard et de repartir. après quelques hésitations il accepte à condition que je reparte avant la barrière horaire de 13h00.Me voici donc reparti à 12h50 après 1h de pause et à plus de 45mn de mes camarades. Les kilomètres défilent comme si je démarrais juste l'épreuve. Les jambes sont légères, je cours même dans les bosses. Je me surprends a doubler et même déposer les autres concurrents qui pour la grande majorité sont dans un état de fatigue très avancé ne leur permettant plus de courir.
J'aborde la plus grosse difficulté de l'épreuve avec une sensation de légèreté : le colombier 1000 D+ sur 9 km situé au KM 49. Une fois le sommet franchit je me dit que le passage sous l'arche d'arrivée sera quasi certain puisqu'à la vue du topo guide les 24 derniers KM sont plus faciles.
Je suis euphorique. Jusqu'à quand mon corps va tenir ce rythme : toutes les portions descendantes, plates et légèrement en côte sont courues à bonne allure. Les côtes prononcées sont marchées très rapidement. Je me préserve juste dans les côtes à très fort dénivelé où je marche en aisance respiratoire. Les fortes descentes, qui me font terriblement souffrir (douleurs aux cuisses), sont marchées parfois à reculons.
Quelle surprise alors que je suis à moins d'1 KM du sommet du Colombier, je trouve mon copain Pascal épuisé, assis dans l'herbe, blanc comme jamais en pleine hypoglycémie avec les bidons vides. Je reste qlq minutes avec lui. Lui donne à boire, l'encourage à se reposer et s'alimenter pour pouvoir ensuite repartir. M'appuyant sur ma propre expérience du km 39 je tente de le motiver mais chaque mètre d'ascension est un calvaire pour lui. La course s'arrètera là pour lui.
C'est donc à moins de 500m du sommet que je l'abandone pour poursuivre ma course. Au sommet (altitude 2000m) je savoure durant qlq minutes le bonheur de pouvoir contempler le magnifique panorama avant d'entamer la descente jusqu'au 2ème ravitaillement liquide et solide (km 58).
Il reste 2000 de D+ ce qui ne m'effraie pas car je me sens très bien. Je double continuellement des concurrents grace à une course à pieds toujours aussi fluide. Mes cuisses me font toujours souffrir dans les descentes mais je serre les dents. Le mental est au plus haut. En effet cette douleur ressemble beaucoup à celle que j'ai supporter durant de longs kilomêtres lors du marathon de La Rochelle.
Le ravitaillement est placé au sommet d'une piste de ski. La montée est très raide mais j'allonge la foulée car je reconnais des concurrents qui étaient avec moi dans les premiers km de la course lorsque je les double. La motivation arrive à son comble lorsque j'aperçois mon copain Michel à une centaine de mêtres.
Sérieux dans sa préparation avec de nombreuses semaines de 80 à 100km d'entrainement, ce dernier est surpris de me voir ici. Il ne parait pas plus frais que moi et me confie que pour lui aussi les descentes sont douloureuses.
J'ai une grande envie de partir avec lui pour finir les 15 derniers km ensemble mais je reste prudent et le laisse repartir avec 20mn d'avance. Je prends soin de bien me reposer de manger comme au premier ravito : soupe - pain fromage et de boire du coca.
Je repars donc avec toujours de bonnes sensations même si les premiers mêtres de course sont douloureux. Après qlq centaines de mêtres tout est rentré dans l'ordre je reprends déjà les nombreux coureurs parti du ravitaillement avant moi.
Il reste une dernière grosse difficulté avant de redescendre sur le dernier ravitaillement (KM 63). Je suis toujours surpris de me sentir aussi bien malgrè les kilomètres qui s'enchainent.
Le dernier ravitaillement est proche car je retrouve sur le parcours des spectateurs (famille de coureurs) qui m'encourage et m'annonce 3km.
Comme aux autres ravitos je prends le temps même s'il ne reste que 10km. Pas les moindres pour moi car ce n'est que de la descente. En plus de cela un organisateur m'annonce que les 2 km prochains sont une descente terrible très technique.
Je m'engage donc dans cette descente : elle est interminable. Je ne peu pas faire autrement que de marcher. Tous les 100m je fais 5m à reculons pour soulager mes jambes. Enfin la pente diminue de plus en plus et je peux reprendre la course.
J'arrive au dernier pointage de contrôle : il reste 8km je me sens poussé des ailes. Je double encore de nombreux concurrents qui sont épuisés et ne peuvent plus courir.
Au fil des km je trouve dans les sentiers de plus en plus de spectateurs dont les encouragements me pousse à allonger encore la foulée: cela sent bon l'arrivée.
J'entre dans le village "arrivée", mes jambes sont douloureuses mais elles m'autorisent encore à accélérer : les sensations sont aussi bonnes qu'une fin de semi-marathon
Quel bonheur lorsque je foule l'herbe du couloir d'arrivée. Mon copain Pascal immortalise l'évènement par une photo et le chronomêtreur annonce : 13h58mn42scd .

Après qlq minutes de récupération Pascal, Michel (qui a mis 13h48) et moi avons analysé notre course :

- pour Pascal malgré l'expèrience (une place de 120ème au templier en 2001) il avoue avoir mal géré le premier ravitaillement. Comme les sensations étaient bonnes il n'a pas pris le temps de s'alimenter correctement et de remplir ces bidons.

- pour Michel : les nombreux km d'entrainement et la connaissance du terrain (originaire de Chambery) permettent d'aborder sereinement ce type d'épreuve;

-Pour moi j'ai tiré 3 leçons essentielles dans cette course :
1) ce présenter sur une ligne de départ de trail totalement reposé. Même si l'entrainement n'a pas été optimal un corps non fatigué par un entrainement est capable de performances extrèmes,
2) ne jamais redonner sont dossard avant une phase de récupération généreuse,
3) prendre son temps lors des ravitailements pour s'alimenter et permettre au corps de récupérer même si l'on se sent bien et QUE CELA NE PARAIT PAS NECESSAIRE

Enfin la soirée c'est terminée devant une bonne bière pression.

THE END

obs : photos dès que je les récupère

Franchement Chapeau!!!!

bon je retiens bien les conseils pour le ravitaillement car pour le semi-raid de 86kil (même si il n'y a pas autant de dénivelé) je pense que se sera utile!!!

Bonjour,

Merci pour le récit, et surtout, BRAVO pour cette épreuve.
Ce n'est pas parce que c'est le Boss, mais, là je suis impressionné
Belle histoire, belles sensations, grands moments de sport comme nous les aimons, avec les émotions qui vont avec. Et que dire de cette narration... Un plaisir à lire !!! Pour un premier message, c'est une trés bonne entrée en matière Et VIVE le SPORT

Sportivement, Niko.

Bravo Steph, je suis également bouche bée!!

Moi, qui ai toujours besoin de me rassurer avant de prendre part à une course, là tu me montres la voie

Perso, j'aurai eu un sacré moment de solitude sur la ligne de départ

FELICITATION à toi et à tes 13h58mn42s de TRAIL.
Grosse bonne récup et VIVE LA VIE, ET VIVE LE SPORT.

Slt steph, c'est Franck du 8RMAT, je viens de lire ton récit impressionnant.
une belle leçon de courage qui me donne de plus en plus envie de faire long et dur.
et ouai je sais faut être complètement fou, nous, avec Raph et Sylvain, nous revenons du trail de Gerardmer
et ce n'est que du bonheur, que j'ai envie de paratger avec tout le monde alors je vais sans doute faire comme toi,
raconter notre aventure pour donner envie à d'autres.
Ce sera certes à un niveau plus modeste, mais tout autant difficile pour notre niveau qui est encore loin du tien et de celui de Pascal.

Encore BRAVO et j'ai hâte de voir des photos.

@ bientôt, bonne récup et vivement le récit de la diagonale des fous

sportivement Franck

Salut à tous, comme Stéphane m'a donné des frissons avec son compte-rendu de course, je vais essayer de vous en procurer aussi et surtout essayer de vous donner l'envie de repousser toujours plus loin vos limites. A un niveau moindre que le CR de Stéph, mais avec la même passion voici donc quelques lignes de mon dernier Trail à Gérardmer. Bonne lecture !

Après 3 heures de route, nous arrivons enfin à Gérardmer, et prenons possession de notre chalet pour le week-end. Juste le temps de faire chauffer le barbecue et la pluie se mit à tomber. Un vrai déluge. Déjà des interrogations nous traversent l’esprit ! Nous nous rendons sur le départ pour percevoir nos dossards et installer la banderole du futur Trail de la grange aux bois organisé par notre club et plus précisément par Pascal Idenn en collaboration avec Stéphane Passemard. PUB !
Devant nous se dresse la fameuse piste rouge du Tétras tant redoutée par tous les coureurs car terriblement longue et raide surtout après 54km de course.
La fin d’après midi shopping, balade puis repas, le match France-Paraguay et dodo.

Réveil 5h00. Déjeuné copieux et succulent, surtout le gâteau de riz de Raph. Un vrai cordon bleu !
Préparation des camelbak, habillage court ou long ? le temps qui semble plus clément, mais j’opte pour short, maillot manches longues et coupe-vent sans manche. Passage obligé aux toilettes, et enfin tartine de vaseline sur les pieds. Tout d’un coup stupeur ! au moment de mettre mes chaussures, je m’aperçois que les semelles sont restées à la maison ! pas d’autre solution que de mettre les semelles de mes chaussures de ville. Ca devrait le faire !

6h30 je réveille mon épouse pour nous conduire sur la ligne de départ.

7h04 c’est parti, déjà une belle montée. Nous sommes prudents et préférons marcher. Beaucoup de monde nous passe mais la course est encore longue, et puis l’intérêt premier est de finir, tous les trois. Les kilomètres défilent, les sensations sont bonnes et le paysage magnifique.
Rapidement nous atteignons le sommet de Grouvelin. Déjà 200m de montée. Le terrain redescend au col de grosse pierre au 7e km, pour remonter au col des Feignes. S’enchaîne alors une longue descente jusqu’au pont du bas à l’altitude 590m nous sommes au 16e km. Sylvain se laisse distancer légèrement préférant gérer à son rythme.
Arrivent les lacets en sous bois, où tous les concurrents encore groupés forment une longue chenille. Il y a du monde au dessus et au dessous. Difficile de doubler , impossible de courir.
Chacun monte les uns derrière les autres tranquillement. Arrivée en haut, légère descente rapide et technique vers le ravitaillement au kilomètre 20, au col du Brabant. J’arrive le premier, Raphaël arrive rapidement, Sylvain est déjà à près de 10mn. Il arrive et nous repartons ensemble après s’être bien alimentés.
Longue montée jusqu’au dessus du lac des corbeaux avec un paysage fantastique, mais pas le temps de s’attarder, nous ne sommes qu’au kilomètre 23.
Le parcours n’est que succession de montées et descentes sur des sentiers plus ou moins large, plus ou moins glissant jusqu’au col du Bramont altitude 956m. Commence alors la longue montée vers le sommet du Hohneck à l’altitude 1363m. Nous préférons marcher à un bon rythme quand la pente est trop raide.
Sylvain se laisse de nouveau décrocher.
Avec Raph, le moral est au plus haut car en marchant nous ramassons énormément de monde. Dès que nous pouvons courir nous ne nous en privons pas, les sensations sont bonnes. Je prend régulièrement un cachet de sporténine (homéopahique contre les crampes). Sur un sentier étroit, Raph double deux concurrents d’un coup et moi je suis bloqué derrière.
Ca y est, il est parti je ne le reverrai plus ! il a l’air véloce aujourd’hui !
Enfin, j’arrive à passer et je commence une poursuite effrénée pour revenir le plus rapidement possible.
Ouf ! quelques minutes après je suis de nouveau avec lui. Nous continuons à bien forcer l’allure pour passer le maximum de concurrents. La route semble longue déjà 2h30 que nous avons passé le kilo 16, et nous ne voyons toujours pas le sommet qui se trouve au kilomètre 36. Que se passe-t-il ? on n’avance pas ?
Je n’ai plus d’eau, et je crains que les crampes arrivent. Sportivement Raph me déshaltère. (heureusement que je n’avais pas percé son camelbak)
Enfin nous sortons de la forêt, et apercevons le Hohneck. Un concurrent que nous doublons nous annonce qu’il a déjà 38kilomètres à son GPS. Nous finissons l’ascension où subsistent quelques plaques de neige et montons les marches finales sous les hourras des pom-pom girls. Si si ! des vraies !
Enfin le ravitaillement ! plusieurs concurrents annoncent 41,5km sur leur GPS au lieu de 36 annoncé. L’accueil est fantastique. Les gens s’occupent de remplir nos camelbaks pendant que nous prenons soin de nous alimenter. Je bois au moins 1,5l.
Déjà 15mn que nous sommes arrêtés, nous repartons sans attendre Sylvain. Nous espérons qu’il gère à son rythme
et qu’il n’a pas de bobo.
Le redémarrage est difficile, en descente assez raide et caillouteuse. Nous sommes prudents . La descente est délicate et nous traversons plusieurs parcs avec de petits ponts en rondins glissants. Le terrain remonte à nouveau,
Les muscles commencent sérieusement à devenir douloureux. Sur une partie plane, alors que nous marchons, un petit bout de femme nous double et nous dit : « allez les garçons ! »
Du coup, elle nous relance ! Serions nous un peu macho ?
Sur un long chemin large, j’accélère car je me sens bien. Je pense alors que Raph et Anne-catherine (c’est son prénom que j’ai lu sur les résultats) vont me suivre. Avant de m’engouffrer dans ce sentier très raide et étroit, je les appelle, ils sont juste derrière à 100m. La descente est hyper glissante et dangereuse, longeant un précipice couvert de hautes fougères. C’est sans doute pour cela que le sifflet est obligatoire ; en cas de chute, il est impossible de voir la personne. Le chemin débouche sur un pierrier . Attention les chevilles ! il y a même une élingue sur un rocher afin de pouvoir le contourner.
Le sentier est succession de grosses racines, cailloux, sources et tout cela sous les sapins dans la pénombre.
Raph n’est plus derrière. Je continue à remonter quelques concurrents et enfin le lac de Longemer.
Je me rappelle qu’il ne reste plus qu’une montée. Je vais sans doute finir ce trail difficile, c’est sûr je n’abandonnerai pas sauf accident ou crampes. Je prend soin de m’alimenter et boire suffisamment. La montée commence, je discute avec un concurrent, il a le moral aussi ; la montée est cool quand soudain, un mur ! pu…. de m…. ! c’est quoi ça ?
Je lève la tête et ne vois pas la fin de ce chemin . C’est raide, très raide. J’entame la montée les mains sur les cuisses.
Les longues marches en montagne avec sac à dos m’ont appris à bien prendre les appuis. Je transpire et souffre, mais qui ne souffre pas ?
Enfin la pente s’atténue, je trottine de nouveau quand je peux. Tout à coup un poulet géant !
quoi ?
une hallucination ?
Mais non ! juste un guide rigolard avec son groupe. Tous m’encouragent. Je continue encore quelques kilomètres à remonter des concurrents.
«- t’as encore du jus ? me demande l’un d’eux,
- non mais c’est le moral qui pousse, accroche toi, ça sent la fin ! »
Des promeneurs m’annoncent les deux derniers kilomètres, un plat et l’autre c’est la terrible piste rouge.
Je fais sans doute l’erreur de courir dans ce faux plat qu’ils appellent plat. Je dépasse encore trois concurrents. Enfin la descente vers l’arrivée, et là c’est la cata, je n’arrive plus à descendre, les cuisses me brûlent, je suis obligé de m’arrêter souvent, j’essaie en marche arrière et en slaloom, mais rien y fait, je me fais doubler par les trois que je venais de passer. Je prend le temps de parler avec des promeneurs, c’est attroce de voir l’arrivée et de ne pouvoir courir. Enfin la pente s’adoucie, il reste 200m, je vois mon fils courir vers moi, il est heureux de me voir et sans doute fier de son papa. Je lui prend la main et cours avec lui, Margot, la fille de Sylvain, nous accompagne avec son bras en écharpe. Les gens applaudissent, le speacker lance le sprint, et je franchis la ligne derrière le fiston, en 7h54, et une 145e place. On me remet un superbe tee shirt « finisher de la vallée des lacs ». Le temps de me déshaltérer et boire une bonne bière, je rejoins mon épouse. Raphael arrive 8minutes après moi toujours en compagnie de ce petit bout de femme. Ils sprintent et Raph, grand seigneur, laisse passer Anne-catherine. .ils sont respectivement 161 et 162e.
Sylvain est plus loin, il termine en 8h32 et une 212e place.
Nous sommes tous les trois super heureux. Ce n’est que du bonheur ! une immense satisfaction de finir une telle épreuve. Le premier aura mis 5h23, le dernier classé 10h30. Peu importe car tous les concurrents peuvent être fiers d’avoir pris le départ et chacun à son niveau à souffert. C’est ça l’esprit Trail.
Encore bravo à l’organisation et merci à toutes les personnes qui nous ont encouragé, merci à nos épouses de nous accompagner et nous laisser vivre notre passion.
prochain objectif : le trail de la grange aux bois le 6 juillet prochain.
Et ensuite ? lequel allons nous faire ? les templiers ? chiche !

sportivement à tous Franck51g

Merci à TOUS les deux (Stéph, Franck) pour vos récits passionnants et très émouvants.

De plus, je suis né à Epinal et je connais très bien, les superbes vues, paysages, lacs et toutes les émotions sportives qui les accompagnent.

Moi qui n'ai jamais encore couru de marathon (j'ai 36 ans, il va falloir passer le cap )

Bravo a VOUS tous (Les Raph, Franck, Stéph, Pascal, Sylvain, Anne-catherine, David .G et tous ces anonymes) pour votre courage, votre volonté, vos heures passées à l'entrainement sous le soleil ou la pluie,...
VIVE LA VIE et VIVE LE SPORT.

Superbes récits on s'y croirait.
Pour ceux à qui cela donne envie allez vous essayer le 6 juillet à St Menou.J'y serait,j'ai une revanche à prendre et cette fois-ci pas question de faire de l'humanitaire(y en à un qui devrait comprendre)

Salut Franck et merci pour ton réçit qui m'a permis de me revoir sur le trail de la valée des lacs en 2007.
Au fil des lignes de ton aventure, les souvenirs des mêmes doutes , joies , douleurs , .... que j'ai pu connaitre durant cette épreuve réapparaissaient dans ma mémoire.
Tout comme toi j'avais cru que cette piste rouge était "salutaire" mais en fait elle annonçait le début d'un atroce calvaire pour parvenir jusqu'à l'arche d'arrivée : LA DESCENTE FINALE (la douleur est telle qu'on est tenté parfois de se laisser glisser sur les fesses ....pour ne plus souffrir)

Cela me donne envie d'y retourné car lors de ma deuxième participation j'ai apprécier durant la course certaines portions de parcours dont je n'avais pas de souvenir. Je pense donc qu'une 3ème participation me permettra d'en prendre encore plein la vue.
L'objectif sera de moins de 6h44 (temps de Pascal en 2006).

Encore Bravo à toi sans oublier Raphael Sylvain.
A dimanche 6 juillet
Et bonne préparation pour le "TRAIL D'ARGONNE"